L’A. est à la fois un spécialiste du 4e évangile et un promoteur du dialogue, particulièrement le dialogue œcuménique, puisqu’il est membre du groupe des Dombes. Il a déjà offert plusieurs ouvrages en forme de « méditation », des réflexions à partir des écrits johanniques, fruits de son expérience théologique, exégétique, mais aussi spirituelle et pastorale.

À l’heure où l’Église catholique est pressée de dialoguer tant avec les autres confessions chrétiennes, les religions que la société elle-même, l’A. voit dans St Jean une sorte de matrice. Mais pour cela, il faut sortir de certaines ornières.

On considère parfois le 4e évangile comme le plus antijudaïque. On reprochera aussi souvent à la « communauté johannique » d’être enfermée sur elle-même, voire en rupture avec la « grande Église ». Enfin, on arguera aussi d’une conception johannique du « monde » profondément pessimiste et peu propice au dialogue.

Qu’à cela ne tienne, l’A. s’engage à frais nouveaux dans un dialogue avec le texte évangélique.

Au-delà des idées préconçues et des stéréotypes qui ont souvent la vie dure, il s’agit de se mettre à l’écoute du texte avec ses subtilités et ses présupposés théologiques pour pouvoir en dégager les lignes de force pour un dialogue. Qui acceptera de se mettre en route avec l’A. et de dialoguer avec l’évangile n’est pas au bout de ses surprises.

Pour ce qui est du dialogue judéo-chrétien, il s’agira entre autres de comprendre qui sont les judaioi dont parle l’évangile. On découvrira alors que loin de prononcer une condamnation unilatérale des juifs, le 4e évangile réaffirme que « le salut vient des juifs » et que l’heure de la croix représente pour la théologie johannique l’accomplissement des Écritures.

Quant au dialogue œcuménique, l’A. ne se soustrait pas au paradoxe : d’une part, la grande prière pour l’unité du chapitre 17 représente comme la charte de l’œcuménisme actuel, de l’autre, les dissensions et les schismes parcourent toutes les pages de l’évangile.

Peut-être, et sans doute justement, que la conscience des tensions ecclésiales et leur résolution permet à l’évangile johannique d’être une véritable charte du dialogue.

Le 3e chapitre concernant le dialogue interreligieux est peut-être le plus surprenant et réclamera une lecture patiente. Là encore, l’A. s’attelle à comprendre deux aspects essentiels de la théologie johannique que sont la notion de « monde » et celle de l’universalité du Verbe et du salut qui est offert.

Un ouvrage apparemment simple, mais extrêmement exigeant pour entrer dans une réflexion qui soit telle que ne seront pas gommées les aspérités du texte et de sa théologie et qui permette de forger un véritable instrument pour un dialogue en vérité. — G. de Longcamp c.s.j.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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