La gnose, une question philosophique. Pour une phénoménologie de l'invisible. Actes du Colloque «Phénoménologie, gnose, métaphysique» des 16-17 oct. 1997, à Paris-IV-Sorbonne, éd. N. Depraz et J.-Fr. Marquet
Col.Philosophie - Recenseur : Debrun
Les 14 études présentées dans ces pages vont dans ce sens en trois étapes: 1/- «Gnose et incarnation» emploie la méthode phénoménologique pour réévaluer le gnosticisme et cerner sa position face à la chair et au monde, ses limites et ses apports (Henry, Vieillard-Baron, Falque, Detraz). 2/- «La gnose entre idéalisme et empirisme: une expérience métaphysique» illustre la tension interne à l'approche métaphysique de la gnose comme connaissance par sa pratique et sa visée spéculative dans le soufisme, le bouddhisme et l'idéalisme de Hegel et de Schelling vieillissant (Zarcone, Varella, Vieillard-Baron, Franz). 3/- «Phénoménologie et métaphysique» relève les articulations entre les deux systèmes philosophiques sous l'angle de la connaissance chez Husserl, Edith Stein, Fink et Nishida (Marquet, Keckel, Ferrer, Sepp, Shin Nagai, Pinchard).
Nous avons apprécié particulièrement M. Henry: «La vérité de la gnose»; Th. Zarcone: «Y a-t-il une gnose soufie?»; J.-L. Vieillard-Baron: «Gnose et idéalisme allemand», qui précise bien que cet idéalisme est gnostique au sens fort puisqu'il propose le salut à la conscience philosophique; J.-Fr. Marquet: «Le pôle et le flux» et surtout A.L. Kelkel: «Husserl et le problème de la métaphysique». Ouvrage intéressant quand on a bien compris qu'il ne s'agit pas ici de la gnose au sens fort, comme religion de salut par la seule connaissance, mais de la gnose comme métaphysique et connaissance de l'invisible. - J. Debrun.