La «purification de la mémoire» selon Jean-Paul II
Isabelle AumontThéologie - Recenseur : Paul Detienne s.j.
C'est dans le même contexte que Jean-Paul II en fait usage en 1979. Il reprendra la formule, en 1984, dans une rencontre avec la Fédération des Églises protestantes suisses. Suivra l'encyclique Ut unum sint (1995) où la purification de la mémoire évoque: incompréhension, malentendus, préjugés, inertie, indifférence, insuffisance de la connaissance mutuelle… L'expression sera reprise lors de la Journée mondiale de la Paix (1997)… En plus de trente occasions, Jean-Paul II a déclaré: Au nom de l'Église, je demande pardon pour les péchés passés et présents de ses fils. Cette demande de pardon s'adresse aux Africains déportés comme esclaves (Yaoundé 1985); aux Indiens d'Amérique (Saint-Domingue 1992); aux Moraves (Olomouc 1995); aux Huguenots de la Saint-Barthélemy (Paris 1997); aux victimes de la Shoah (1998); au peuple juif (Jérusalem 2000); aux victimes des croisés à Constantinople (2001)… sans parler du «chapitre douloureux » de l'inquisition. Présentant la purification de la mémoire comme une grâce reçue de la miséricorde de Dieu, l'A. en développe alors les dimensions spirituelles et théologiques. Elle rappelle que, lors de la liturgie pénitentielle du 12 mars 2000, année jubilaire, d'autres sujets de repentir ont été soulignés: le manque de respect pour les cultures et les religions, pour la dignité de la femme… Elle conclut sa réflexion en compagnie du Père Kolbe. - P.-G.D.